The future of football
2021 en un coup d’œil

L’avenir du football­

8 min. de temps de lecture

Le football est à un tournant. En 2024, les accords relatifs aux actuels calendriers internationaux des matches prennent fin. Aucune décision n’a encore été prise, mais la nécessité de changement fait l’unanimité et l’année 2021 a été marquée par la publication de deux études de faisabilité indépendantes dont les conclusions vont dans le sens des propositions formulées.

« Notre objectif est de combler le fossé entre les associations membres de la FIFA et de donner au plus grand nombre une véritable chance d’évoluer au plus haut niveau du football mondial. »
Gianni Infantino
Président de la FIFA

En mai 2021, le 71ᵉ Congrès de la FIFA a approuvé plusieurs propositions des associations membres, notamment celle de la Fédération Saoudienne de Football concernant la réalisation d’une étude de faisabilité sur l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA et de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA tous les deux ans au lieu de quatre actuellement.

La FIFA a mené une consultation exhaustive pour une meilleure prise de décision. L’objectif était clair : trouver une solution qui permette au football de s’épanouir dans toutes les régions du monde et à tous les niveaux.

« J’ai envisagé différents moyens d’améliorer le football de demain. Le calendrier international des matches établit un équilibre entre le football de clubs et le football de sélections en définissant les fenêtres pendant lesquelles les joueurs représentent leur pays. La répartition actuelle est de 80/20 et nous souhaitons la conserver. Mais le format actuel ne fonctionne plus, il est obsolète. »
Arsène Wenger
Directeur du Développement du football mondial de la FIFA

Arsène Wenger, directeur du Développement du football mondial de la FIFA, a pris la tête du volet masculin. Lui et son équipe ont notamment fourni une analyse du développement du football mondial pour favoriser l’émergence de chaque talent dans le monde. Jill Ellis, deux fois championne du monde de football féminin au poste de sélectionneuse, a quant à elle dirigé la consultation et les études portant sur le football féminin.

Plusieurs problèmes relatifs aux calendriers internationaux des matches ont été soulevés, notamment l’augmentation du déséquilibre compétitif, l’absence de périodes de repos obligatoires pour les joueurs, ainsi que le surplus de trajets et de matches, qui nuisent à la santé et au bien-être des joueurs. Les groupes consultatifs techniques ont également été chargés de trouver une solution aux interruptions régulières des compétitions nationales de clubs du fait des trêves internationales.

Il a été décidé que la fréquence des compétitions des sélections masculines, féminines et de jeunes ferait également l’objet d’une attention particulière.

Tout au long de l’analyse et des discussions, la priorité absolue a été accordée aux aspects sportifs. L’objectif à long terme est d’avoir 50 équipes nationales et 50 clubs compétitifs au plus haut niveau chez les hommes et chez les femmes, conformément à la Vision 2020-2023 du Président de la FIFA.

Processus de consultation­

Le processus de consultation sur l’avenir du football a été initié sans objectifs prédéfinis quant à la façon d’assurer la croissance du football à l’international. Conformément à l’engagement de la FIFA à mettre en place les conditions d’un débat constructif, le processus a été mis en œuvre dans l’optique d’un dialogue ouvert entre une multitude d’acteurs afin de proposer des solutions ou de prendre des décisions.

Examen et amélioration des calendriers internationaux des matches­

Un des objectifs clés du processus de consultation a été d’établir un équilibre entre les compétitions mondiales, continentales et nationales, avec un examen des calendriers internationaux féminin, masculin et de jeunes.

Il a été rappelé aux participants que le déséquilibre compétitif entre les continents était de plus en plus marqué et qu’il y avait eu une inflation de compétitions et de matches sans véritable sens ou intérêt pour les supporters, tandis qu’un manque d’harmonisation entre les différents calendriers selon les régions du monde entraînait des conflits et des tensions.

L’objectif était d’examiner la situation actuelle et de passer en revue différentes propositions visant à établir un calendrier qui réponde aux besoins modernes du football. De cette manière, la qualité des joueurs, joueuses, clubs et équipes nationales pourrait être améliorée, tout en favorisant et en ouvrant des possibilités à la détection et au développement des talents dans un plus grand nombre de pays.

Protection de la santé et du bien-être des joueurs et joueuses­

Un aspect primordial du football présent et futur est la protection de la santé et du bien-être des joueurs et joueuses. La proposition de réforme du calendrier va de pair avec l’instauration de périodes de repos et de préparation obligatoires, qui entraînerait une réduction du nombre de matches, des temps de trajet, ainsi que du temps passé loin du club et de la famille.

Parmi différentes options, il a été envisagé de condenser les fenêtres internationales, qui, à l’heure actuelle, interrompent les championnats nationaux et obligent les protagonistes à se déplacer fréquemment, souvent d’un continent à un autre. La réduction du nombre de fenêtres internationales permettrait d’élargir les possibilités sur l’ensemble du globe. Cet objectif pourrait être atteint en réduisant la taille des groupes de qualifications, en mettant fin aux matches amicaux sans enjeu et en envisageant d’autres formats de qualification pour les phases finales, comme une ligue des nations ou des parcours alternatifs, selon les préférences de chaque confédération.

Publication des résultats de l’étude de faisabilité­

Le 20 décembre 2021, la FIFA a organisé un sommet mondial pour présenter à ses associations membres un point sur les propositions clés soulevées lors du processus de consultation, ainsi que les résultats de deux rapports indépendants commandés pour évaluer la faisabilité desdites propositions. Les résultats sont unanimes : organiser les Coupes du Monde masculine et féminine tous les deux ans aurait de nombreuses répercussions économiques positives pour les 211 associations membres.

Les conclusions des deux études réalisées par Nielsen et Open­Economics ont été présentées lors du Sommet mondial de la FIFA, organisé en ligne, qui a réuni 207 des 210 associations membres éligibles. Ce sommet constituait une nouvelle étape dans le processus de consultation sur l’avenir du football, qui vise à revoir les calendriers internationaux des matches pour le football féminin et masculin, arrivant à expiration.

S’adressant aux délégués présents, Gianni Infantino, Président de la FIFA, a déclaré : « Les experts indépendants nous ont fait savoir qu’organiser les Coupes du Monde tous les deux ans permettrait de générer des revenus supplémentaires à hauteur de USD 4,4 milliards pour le premier cycle quadriennal, une somme dont bénéficierait l’ensemble des 211 associations membres. »

« Le potentiel de croissance est là. Grâce à diverses initiatives telles que le nouveau programme commercial, nous allons créer l’environnement idéal pour introduire une compétition internationale interclubs qui contribuera à un avenir radieux pour le football féminin. »
Jill Ellis
Double championne du monde féminine au poste de sélectionneuse

« Grâce à ces revenus supplémentaires, notre soutien en faveur des associations membres passerait de USD 6 millions par cycle à potentiellement USD 25 millions en moyenne par association membre pour le premier cycle quadriennal. »

L’étude menée par Nielsen, axée sur les aspects financiers, indique que si les confédérations décidaient elles aussi d’opter pour une organisation bisannuelle de leurs compétitions finales masculines, le bénéfice pour le football mondial serait d’environ USD 6,6 milliards lors du premier cycle quadriennal.

Conclusions de l’étude de Nielsen­

L’étude a montré que, dans l’éventualité de Coupes du Monde masculine et féminine bisannuelles, chaque association membre pourrait bénéficier d’un revenu supplémentaire de USD 25 millions.

La répartition proposée serait la suivante :

  • Création d’un fonds de solidarité à hauteur de USD 3,5 milliards visant à être redistribué à l’ensemble des associations membres, soit une subvention moyenne de USD 16 millions pour chacune d’entre elles.

  • Dans l’éventualité peu probable d’un manque à gagner dû aux changements dans les calendriers internationaux des matches, le fonds permettrait également de compenser les pertes subies par les associations membres.

  • Les fonds FIFA Forward augmenteraient de 50% pour atteindre USD 9 millions par cycle pour chaque association membre.

« Dès le début du processus, nous avons réalisé que le football féminin ne devait pas être examiné sous le même prisme que son homologue masculin et cela a porté ses fruits. »
Jill Ellis
Double championne du monde féminine au poste de sélectionneuse

L’étude menée par OpenEconomics, axée quant à elle sur les aspects macroéconomiques, indique que l’organisation bisannuelle de la Coupe du Monde masculine aurait de profondes répercussions.

Dans le cadre du projet d’Arsène Wenger, le nouveau calendrier international pour le football masculin inclurait par ailleurs moins de fenêtres internationales, ce qui réduirait du même coup les déplacements pour les joueurs. Le nombre de confrontations aller-retour serait déterminé après consultation des associations membres, mais une baisse du nombre de jours de mise à disposition pour les clubs est quoi qu’il en soit à prévoir. Enfin, afin de pouvoir véritablement donner sa chance à chaque talent, de nouveaux concepts d’organisation et de coorganisation des compétitions de jeunes de la FIFA sur une base annuelle ont été présentés lors du sommet.

« Dès le début du processus, nous avons réalisé que le football féminin ne devait pas être examiné sous le même prisme que son homologue masculin et cela a porté ses fruits », a pour sa part indiqué Jill Ellis. « Notre proposition visant à optimiser le calendrier international des matches pour le football féminin tient évidemment compte du bien-être des joueuses et de la nécessité de les protéger. Organiser une Coupe du Monde Féminine tous les deux ans va dans ce sens, tout comme la mise en place de meilleurs parcours de formation et d’une plus grande égalité dans le football féminin, notamment en termes d’opportunités. Le potentiel de croissance est là. Grâce à diverses initiatives telles que le nouveau programme commercial, nous allons créer l’environnement idéal pour introduire une compétition internationale interclubs qui contribuera à un avenir radieux pour le football féminin. »

Conclusions de l’étude d’OpenEconomics­

Un football plus compétitif et plus solide­

Les réformes de la FIFA entraîneraient une augmentation conséquente des bénéfices, qui pourraient être redistribués parmi l’ensemble des acteurs afin de réduire les risques liés à la volatilité du marché et aux perturbations extérieures.

Positif pour tout l’écosystème­

Les compétitions locales et régionales bénéficieraient du renforcement de l’intérêt et de la participation au niveau mondial, obtenant une part plus importante des « dividendes du football » issus de l’augmentation de la notoriété et de la qualité du sport.

Un développement durable à tous les niveaux du football­

Les nouveaux calendriers favoriseraient un développement équilibré et durable du football, avec un bien-être accru des protagonistes, des clubs, des associations membres et, en fin de compte, de tous les amoureux du ballon rond.

180 000
milliards

Hausse du PIB sur 16 ans (in USD)

2 0 millions

d’emplois à temps plein sur 16 ans

« L’engagement de la FIFA en faveur de l’avenir du football est total. Nous souhaitons donner sa chance à chaque talent et avons bien l’intention de créer l’environnement adéquat par le biais de nos compétitions. »
Arsène Wenger
Directeur du Développement du football mondial de la FIFA