Développement technique
En 2021, la FIFA a poursuivi avec succès sa mission visant à rendre le football véritablement mondial : elle a ainsi favorisé l’utilisation de nouvelles technologies, accéléré la croissance du football féminin, amélioré la compétitivité à l’échelle mondiale et veillé au succès de ses compétitions phares.
Poursuite des essais pour la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu
Les essais concernant la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu se sont poursuivis tout au long de l’année 2021 et notamment lors de la Coupe arabe de la FIFA en novembre et décembre. Pierluigi Collina, président de la Commission des Arbitres de la FIFA, a d’ailleurs déclaré dans l’émission Living Football que les tests réalisés dans le cadre de cette compétition avaient été « les plus importants à ce jour ».
Un des objectifs énoncés consiste à encourager le recours aux technologies afin de répondre aux besoins du football moderne. De nombreux essais ont été réalisés afin d’optimiser l’outil de détection semi-automatisée du hors-jeu, et Pierluigi Collina a détaillé les avantages pour les arbitres ainsi que les contours potentiels de sa mise en œuvre.
« Ce système est aussi utile qu’important, que ce soit pour la préparation des matches ou la prise de décision sur le terrain. »
« Ce système est aussi utile qu’important, que ce soit pour la préparation des matches ou la prise de décision sur le terrain. Dans le cas de la détection du hors-jeu, la décision est prise après avoir analysé à la fois le positionnement des joueurs et leur implication dans l’action concernée. Aujourd’hui comme demain, l’outil peut tracer une ligne, mais l’interprétation de l’interférence avec le jeu ou avec un adversaire demeure du seul ressort de l’arbitre. »
Pour la Coupe arabe, des caméras ont été installées sous le toit de chaque stade. Les données de géolocalisation des joueurs extraites de la vidéo étaient envoyées à la salle des opérations, après quoi la ligne de hors-jeu calculée et le moment/point de contact du passeur avec le ballon étaient fournis au technicien vidéo en temps quasi-réel.
Ce technicien pouvait ensuite immédiatement montrer les images à l’adjoint de l’arbitre assistant vidéo qui, depuis son poste de travail dédié, était alors en mesure de valider et confirmer aussitôt l’information.
L’avenir de l’analyse des performances
À l’occasion de la Coupe arabe, une équipe d’experts a analysé les moindres faits et gestes de tous les joueurs présents sur le terrain. Cette initiative inédite, qui a permis de collecter de toutes nouvelles informations sur les performances, s’inscrit pleinement dans l’objectif de la FIFA consistant à accroître la compétitivité à l’échelle mondiale à l’aide des technologies.
Dans leur travail, les analystes de la FIFA se sont appuyés sur
le tout nouveau Lexique du football, un recueil de la terminologie footballistique. Lancé fin novembre 2021 après plus de deux ans de gestation, cet outil mis à la disposition des entraîneurs et joueurs du monde entier aspire à faire progresser l’expertise technique ainsi que le développement de tous les aspects du football. Il sera également utilisé lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022 afin d’étudier les tendances au plus haut niveau.
Cette entreprise fait écho à la vision d’Arsène Wenger, directeur du Développement du football mondial de la FIFA, qui souhaite combiner les observations techniques ainsi que l’analyse des données pour renforcer la compréhension du football et améliorer l’expérience supportariale.
« Le Lexique du football de la FIFA est l’abc de la collecte de données. Cet outil va nous aider à mieux analyser et comprendre ce qui se passe sur le terrain », explique Arsène Wenger.
Les conclusions, les actions à mettre en œuvre, les recommandations et les observations seront ensuite partagées avec des experts techniques par le biais de différents programmes ou plateformes, à l’image du nouveau Centre de ressources techniques de la FIFA.
Les arbitres et arbitres assistantes vidéo candidates se réunissent enfin
Après quasiment deux ans de rencontres en ligne en raison de la pandémie de Covid-19, un premier séminaire d’arbitrage a enfin pu être organisé en présentiel au mois d’octobre 2021.
Au total, vingt candidates pour des postes d’arbitres et cinq pour des postes d’arbitres assistantes vidéo se sont retrouvées à Doha, au Qatar. Ce groupe comptait des participantes issues de l’AFC, de la CAF, de la Concacaf et de l’UEFA, qui assistaient pour la plupart à leur tout premier séminaire d’arbitrage de la FIFA.
Pour la sous-division de l’Arbitrage de la FIFA, cette rencontre étalée sur cinq jours constituait la première opportunité d’évaluer les nouvelles candidates en vue de la prochaine Coupe du Monde Féminine de la FIFA, prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août 2023.
Les participantes ont été mises à l’épreuve tous les jours dans la salle de cours et sur le terrain, grâce à la collaboration de quarante joueuses mises à disposition par la Fédération Qatarienne de Football, ce qui a permis de reproduire des situations de match.
Le séminaire était dirigé par Kari Seitz, cheffe du département de l’Arbitrage féminin de la FIFA et seule arbitre à avoir officié lors de quatre Coupes du Monde Féminines. Chaque journée débutait en salle, où les participantes devaient participer à différents exercices et évaluations sur la base d’analyses de séquences vidéo.
« La FIFA effectue un excellent travail de promotion du football féminin. L’attention accordée à la discipline est immense. Comme l’arbitrage fait partie intégrante du football, nous faisons notre possible pour en améliorer la qualité dans les compétitions féminines. »
À chaque talent une chance
En mai 2021, la FIFA a publié les conclusions de son analyse de l’écosystème mondial de développement des talents. Un message s’est dégagé de ce projet révolutionnaire : tous les joueurs talentueux méritent une chance d’être repérés et accompagnés.
Lancé en janvier 2020 par la division Développement technique de la FIFA, ce projet a analysé les pratiques ainsi que les structures de formation des jeunes et de développement des talents partout dans le monde pendant quatorze mois. Les données réunies au cours de cette période ont constitué la base d’un rapport sur l’état et les tendances du développement des talents. En outre, les 205 associations membres de la FIFA qui ont pris part à cette initiative ont chacune reçu un rapport individuel.
Le rapport a ainsi permis de constater qu’un grand nombre de joueurs talentueux passaient entre les mailles du filet, pour diverses raisons : manque de de planification, faible qualité de l’éducation ou déficit en matière d’infrastructures et de ressources financières consacrées à la formation.
Un certain nombre de propositions ont été formulées, sous la forme de mesures concrètes à l’intention des associations membres et des autres parties prenantes impliquées dans la formation des jeunes.
« Dans un premier temps, nous souhaitons faire en sorte que chaque association membre puisse exprimer pleinement son potentiel afin d’optimiser les performances de son équipe nationale. Un projet de développement des talents sur le long terme est un atout essentiel sur la voie du succès. »
Standardisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage
Dans le cadre du Programme Qualité de la FIFA, des fournisseurs issus des États-Unis et de différents pays d’Europe étaient réunis à Stockholm au mois d’août afin de participer à une batterie de tests dans le but de faire certifier leur système d’assistance vidéo à l’arbitrage.
Après sa mise en œuvre réussie lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018 et la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019, l’assistance vidéo à l’arbitrage a rapidement pris de l’ampleur. Plus de cent compétitions ont utilisé ou utilisent cette technologie afin d’aider les arbitres à prendre la bonne décision dans des situations susceptibles de changer le cours d’un match.
Le Programme Qualité de la FIFA est essentiel pour les organisateurs de compétitions, qui sont ainsi en mesure de mieux évaluer la qualité technique des différents systèmes d’assistance vidéo à l’arbitrage. De plus, il assure à travers le monde une mise en œuvre uniforme des nouvelles technologies sur lesquelles la FIFA et le football s’appuient.
L’assistance vidéo à l’arbitrage dans le football est encore soumise à un dispositif complexe, incluant de nombreux ordinateurs, serveurs, écrans et câbles. Parallèlement à la multiplication de dispositifs plus légers et à la réalisation d’une première série d’essais avec des systèmes simplifiés, les tests de certification effectués dans le cadre du Programme Qualité de la FIFA visent à évaluer les interactions du dispositif global ainsi que les performances des systèmes dans trois domaines clés : latence, synchronisme et qualité vidéo.
Une étude historique sur la santé des footballeuses
En coopération avec Orreco – une entreprise spécialisée dans la bioanalyse sportive – et la Western Sydney University, la FIFA a annoncé en septembre 2021 qu’elle allait soutenir financièrement une étude sur la santé et la performance des footballeuses afin de contribuer à l’élaboration d’outils mieux adaptés en matière de sciences du sport.
À travers cette initiative, la FIFA a confirmé sa volonté d’approfondir les connaissances scientifiques sur les caractéristiques des footballeuses, dans la droite ligne de ses objectifs visant à accélérer la croissance du football féminin ainsi qu’à encourager le recours à la technologie dans le football.
Des sujets comme la physiologie, la nutrition, les types de blessures ainsi que les recommandations en matière de sommeil et de récupération ont souvent été traités sur la base des études menées sur les hommes. Pour remédier à cela, les trois organisations partenaires se sont immédiatement attelées à réduire le déficit de connaissances et à définir des directives ainsi que des recommandations qui pourront être véritablement mises en œuvre. Cette étude, financée intégralement via une bourse de recherche spécifique, permettra d’obtenir des enseignements indispensables à l’élaboration de solutions basées sur des données spécifiques aux footballeuses dans les sciences du sport.
Grands débuts du soutien vidéo en Lituanie
Une nouvelle innovation technologique a vu le jour à l’occasion de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA 2021 en Lituanie en septembre et octobre, avec la mise en œuvre d’un système de soutien vidéo (VS) destiné à aider les arbitres à prendre leurs décisions.
Le système s’appuyait sur un technicien vidéo et un écran de contrôle placé au bord du terrain, sur lequel les arbitres pouvaient visionner des images spécifiques. Les arbitres faisaient appel au soutien vidéo lorsque le sélectionneur d’une équipe (ou, en son absence, un officiel d’équipe désigné) leur demandait de revoir une décision relative à quatre situations spécifiques : but, penalty, carton rouge direct et potentiel cas d’identité erronée.
À la différence de leurs homologues du football, les arbitres de futsal ne sont pas épaulés par un arbitre assistant vidéo suivant les moindres faits et gestes du match sur des écrans. Ils consultent les images eux-mêmes, mais uniquement si les entraîneurs souhaitent faire appel à la vidéo à la suite d’une décision sur le terrain. Comme dans le football, c’est toujours aux arbitres que revient la décision finale.
S’appuyer sur les technologies pour les supporters
En juin 2021, la FIFA a annoncé la création d’un groupe de réflexion sur l’expérience supportariale. Composé de vingt-cinq supporters du monde entier, il sera consulté à échéances régulières sur des sujets relatifs au terrain et à ses à-côtés.
Émanation du Fan Movement de la FIFA, ce groupe comprenant des représentants de six continents et dix-sept pays doit intervenir dans le cadre du développement et de l’ajustement de différentes innovations technologiques.
Il travaille en étroite collaboration avec la sous-division Technologie et innovation du football de la FIFA pour une mission s’inscrivant dans la lignée de la Vision 2020-2023 du Président de la FIFA, qui énonce l’engagement de l’instance à encourager le recours à la technologie pour améliorer le football et l’expérience supportariale.
Une utilisation plus efficace des données des joueurs
Pour répondre à la demande croissante en technologies d’analyse des matches financièrement accessibles, la FIFA a instauré en janvier une nouvelle norme dans le cadre de son Programme Qualité pour les systèmes électroniques de suivi et d’évaluation des performances, l’objectif étant de contribuer à la démocratisation des technologies du football.
Le Programme Qualité de la FIFA doit continuer d’évoluer et de s’adapter au gré des avancées technologiques. Avec la pandémie de Covid-19, il a également dû répondre à la hausse de la demande en matière de données de suivi des joueurs issues des images des matches, c’est-à-dire de données générées sans que la présence sur site de systèmes technologiques ou de techniciens ne soit nécessaire.
Cette nouvelle norme, qui concerne donc les « systèmes électroniques de suivi et d’évaluation des performances pour la diffusion », atteste de la capacité des systèmes concernés à générer des données de performance des joueurs uniquement à partir des images produites par les diffuseurs.
Pour la certification, la FIFA a développé une méthode de test sur mesure afin d’évaluer la précision des systèmes, permettant aux encadrements des équipes, aux départements en charge de la détection, aux clubs, aux organisateurs de compétitions et aux téléspectateurs de juger de la qualité réelle des données présentées.